Monastère des Bénédictines à Peppange - Klouschter « BETHLEHEM »
Restauration de la toiture du Monastère

Le Monastère à Peppange « Benediktinerinneklouschter Bethlehem » a été fondé en 1883 par les Bénédictines de l’Adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, un Institut de moniales contemplatives fondé à Paris en 1653 par Catherine de Bar (Mère Mechtilde du Saint-Sacrement).

Durant le « Kulturkampf » à l'époque de l'Empire allemand, Otto von Bismarck a expulsé tous les ordres religieux catholiques ce qui a obligé les Bénédictines de Trèves de quitter leur Monastère en 1875. Les moniales ont trouvé refuge chez les Soeurs de Sainte Elisabeth à Bettembourg.

En 1881 un bienfaiteur a acheté une petite ferme à Peppange. Avec l'aide financière d'une donatrice généreuse et la main d'oeuvre des villageois il a transformé les étables de la ferme en Monastère. En novembre 1883 vingt-deux Bénédictines (neuf qui avaient fui Trèves en 1875 et treize moniales entrées à Bettembourg) ont pu emménager dans le Monastère.

C'est seulement en 1892 que quelques-unes des moniales ont pu acquérir le Monastère. À l'époque le Monastère comprenait une vingtaine de cellules pour les moniales et une chapelle au premier étage. Dans la maison de l'ancienne ferme habitait l'aumônier de la communauté.

Vu le nombre considérable d'entrées nouvelles après 1883 les locaux devenaient trop étroits de sorte qu'une extension du bâtiment s'avérait nécessaire.

Dans les années 1904/1906 le Monastère fut agrandi selon les plans de l'architecte Sosthène Weis. La nouvelle construction comprenait aussi une grande chapelle pour la communauté monastique, une petite chapelle avec accès séparé pour les fidèles, deux parloirs pour recevoir des visiteurs et une maison pour l'aumônier ayant accès direct à la chapelle des fidèles.

Pendant la première guerre mondiale les moniales ont pu rester dans leur Monastère, tandis qu'une partie de la maison a été transformé en hôpital militaire.

Dans les années 1928/1929 la nouvelle chapelle fut décorée par des fresques. Le Frère Notker Becker de l'Abbaye bénédictine de Maria Laach en Allemagne et ses élèves ont réalisé des fresques représentant entre autres des scènes de l'Ancien Testament, des Saint(e)s et des thèmes sur l'Eucharistie.

En 1932 les moniales ont créé une association sans but lucratif et les dames auxquelles le Monastère et dépendances appartenaient à ce moment, ont apporté leur propriété dans la nouvelle association.

Pendant la deuxième guerre mondiale toutes les moniales ont dû quitter leur Monastère puisque les occupants nazis ont transformé la maison en « Lehrerbildungsanstalt ».

Pendant ces années le Monastère avait perdu sa fonction de lieu de prière. Des murs avaient été démolis, d'autres avaient été construits. La chapelle fut peinte en blanc pour cacher les fresques et y installer une salle de gymnastique avec des douches dans le choeur. Heureusement le peintre deBettembourg chargé des travaux dans la chapelle avait, contrairement à l'ordre des nazis, utilisé un produit qui, à la fin de la guerre et après le retour des moniales, a pu être enlevé sans grands problèmes.

Les Bénédictines vivaient en stricte observance de la clôture et l'accès au Monastère était défini par des règles très strictes. Ce n'est qu'après le concile Vatican II dans les années soixante que ces règles furent un peu allégées.

En passant dans le village de Peppange le Monastère au centre du village donne plutôt un aspect austère. Mais derrière les murs sombres en brique rouge se cache une chapelle exceptionnelle - un vrai bijou.

La communauté des Bénédictines vivait en complète autonomie, les moniales gagnaient leur vie par la broderie de parements, de nappes avec serviettes, etc. et la production d'hosties. Malheureusement les recettes ont diminué considérablement pendant les cinquante dernières années et les ressources financières ne suffisaient plus pour maintenir la maison en bon état.

Les constructions, et surtout le toit de la partie en briques rouges, faute d'entretien, se dégradent de plus en plus. Comme les ardoises et clous qui les fixent sont devenus très fragiles et cassent rapidement, l'infiltration d'eau pluviale par le toit devient de plus en plus inquiétante et risque d'endommager les fresques de la Chapelle. À l'heure actuelle des bassines et des seaux sont placés au grenier pour capter l'eau de pluie qui pénètre à travers la toiture abimée.

Afin de pouvoir refaire la couverture du toit pour conserver ce patrimoine classé monument national depuis 2007, l'Association du Monastère de Peppange dépend étroitement du soutien financier de donatrices et donateurs.

Agrément n°2022/122 décerné par le comité du Fonds culturel national lors de sa réunion du 16 décembre 2022.